Autres crises économiques



La rentrée européenne a sonné. Et ne se présente pas sous les meilleurs auspices au regard des derniers indicateurs qui ont ravivé les craintes de déflation en zone euro. Malgré les efforts de Mario Draghi qui a orchestré une nouvelle baisse des taux cet été, la crise de la zone euro fait sa réapparition sur le devant de la scène (cf la couverture du The Economist du 30 août au 5 septembre «That sinking feeling (again) » € comprenez : « Ce sentiment de naufrage (encore) »). L'Europe pourra-t-elle compter sur la coopération historique du couple franco-allemand pour éviter de chavirer ? Entre les deux grandes zones économiques du Vieux Continent, un dialogue constructif semble de plus en plus difficile à  instaurer. Faut-il y voir une différence culturelle ou politique entre les deux pays jouxtant le Rhin ? Pas uniquement selon nous. Ces difficultés de plus en plus fréquentes sont également le fruit d'une divergence dans la structure démographique des deux populations.

Le mois dernier, notre équipe a anticipé le fait que la crise ukrainienne fournissait les conditions d'un sursaut [1]. Faute de place et parce que ce sursaut est beaucoup plus évident dans le reste du monde, nous avons tenté de repérer les prémisses de ce sursaut du côté européen uniquement. Mais ce mois-ci, nous allons nous pencher d'avantage sur les conséquences de la phénoménale accélération de toutes les tendances structurantes du « monde d'après [2] » pourtant à  l'œuvre depuis longtemps. Au terme de près de 6 ans de blocage de l'évolution normale de la transition systémique, blocage provoqué par une inondation de dollars ayant abouti à  un regain artificiel d'addiction planétaire à  la monnaie américaine, l'histoire reprend son cours.