Crises écologiques et climatiques



À la mi-novembre, les températures au-dessus du pôle Nord ont dépassé les moyennes de 20 °C, un record très inhabituel. La saison avait plutôt bien démarré pour la formation de la banquise. Tout l'été, le mercure avait oscillé autour de 0 °C. À la mi-septembre, alors que l'Arctique se tournait vers l'hiver, les températures ont doucement amorcé leur descente dans le négatif. Début octobre, la glace de mer commençait à se reconstituer.

"Ceci n'est pas normal." Mercredi 16 novembre, Zack Labe, un doctorant de l'université californienne d'Irvine, qui étudie la dynamique des systèmes terrestres, poste un inquiétant graphique sur Twitter : à l'aide de quelques courbes, le schéma démontre que la glace de mer, qui se forme dans l'océan près des pôles, en Arctique et en Antarctique, a atteint ces derniers mois un niveau exceptionnellement bas. De là à penser que la banquise fond à vue d'œil ?

Le pic historique atteint en 2014 au niveau de la terre entière sera dépassé. El Niño a amplifié la montée du mercure. Même s’il reste encore à connaître les niveaux atteints par le mercure à l’issue de ce mois décembre, la messe est dite. L’année 2015 sera la plus chaude que la planète terre ait connue depuis 1880. La température relevée à la surface de tous ses continents et océans ces onze derniers mois dépasse en effet de 0,87 degré celsius la moyenne de toutes celles enregistrées sur la même période tout au long du XXe siècle, vient d’annoncer l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. Tandis que les records de chaleur se succèdent ces jours-ci de façon «anormale», une bordée de 20 cm de neige s’abattait sur Montréal à pareille date l’an dernier. «On a battu un nouveau record datant de 1952, hier et aujourd’hui, en atteignant 10 degrés», a précisé Peter Kimbell, météorologue chez Environnement Canada. Une première en 63 ans. Les températures douces des derniers jours ont visiblement fait plaisir aux Montréalais, qui ne se sont pas gênés pour se promener en veston plutôt qu’en manteau d’hiver au centre-ville hier midi. L’ensemble du Québec a aussi reçu une vague de temps doux.

New Delhi débloque une aide de 200 millions d'euros pour faire face aux inondations qui dévastent l'ancienne Madras et ont fait 269 morts. Les inondations affectent un million de personnes et 165 usines, dont celles de Renault-Nissan. Sur le seul mois de novembre pas moins de 1.218 millimètres d'eau sont tombés sur la région. Soit trois fois plus que ce qui est habituellement constaté sur le mois. Et alors que, généralement, on compte 407,4 mm d'eau sur tout le mois de novembre, sur la seule journée du 1er décembre, ce sont 374 mm qui ont été mesurés par les services de météorologie.

Un large tapis d'algues en décomposition, dégageant une odeur d'œuf pourri, recouvrant une plage des Caraibes. L'image, bien éloignée des cartes postales de sable blanc et d'eau turquoise, ne fait pas rêver. Elle est pourtant devenu réalité sur un nombre toujours plus important de plages de la région, posant même des problèmes de santé publique (irritation des yeux, de la gorge, des oreilles, nausées).

Les pelouses resplendissantes des campus californiens ? Condamnées. L'herbe verdoyante des golfs, des cimetières et des villas ? Au régime. Six mois après l'entrée de la Californie dans sa quatrième année de sécheresse, le gouverneur démocrate Jerry Brown a pris la décision que les écologistes réclamaient depuis longtemps : des mesures contraignantes de rationnement de l'eau. « Nous sommes entrés dans un monde différent, a-t-il plaidé. Nous devons agir en conséquence. » Le gouverneur a signé mercredi 1er avril un décret qui ordonne une réduction de 25 % de la consommation d'eau dans les neuf prochains mois. Les quelque 400 agences locales qui sont en charge de l'approvisionnement devront orchestrer le rationnement. Dans un Etat où tous les fermiers, hôteliers, défenseurs de la nature, industriels de la fracturation hydraulique s'accusent de consommer trop, Jerry Brown a assuré que le sacrifice serait partagé. « Nous devons tous changer, a-t-il ajouté. Les Californiens doivent s'habituer à  un environnement très différent. »

Les températures relevées entre janvier et octobre sur les continents et les océans pourraient faire de 2014 l'année la plus chaude depuis 1880, une tendance ayant contribué à  de graves inondations dans de nombreux pays, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). «Si novembre et décembre maintiennent la même tendance, alors 2014 sera probablement la plus chaude jamais enregistrée, devant 2010, 2005 et 1998», indique l'OMM, organisme des Nations Unies, dans son évaluation provisoire de l'année 2014 publiée mercredi à  Genève et Lima, o๠les négociations internationales sur le changement climatique ont repris lundi pour deux semaines.

Réchauffement de l'atmosphère, montée et acidification des océans L'un après l'autre, les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dressent un tableau sombre de l'évolution de notre climat. Ce groupe, qui compile près de 20 000 études de plus de 800 chercheurs, a publié dimanche 2 novembre la synthèse de son cinquième rapport après ceux de 1990, 1995, 2001 et 2007.

La Californie vit actuellement l'une des pires sécheresses de son histoire. Certains paysages sont presque lunaires dans cet état américain : lacs, réservoirs et rivières voient leur niveau baisser dramatiquement et les nombreux agriculteurs de ce "grenier des états-Unis" ont abandonné leur champs, transformés en vulgaires terres arides.

La simple pluie du mois d'août pourrait bien devenir une bonne nouvelle. Les aléas climatiques donneront lieu à  des épisodes bien plus graves, en accentuant les périodes de canicule ou de froid polaires et en augmentant la fréquence des tsunamis et autres catastrophes climatiques, selon les spécialistes du climat réunis lors d'un congrès international qui s'est conclu jeudi à  Montréal, au Canada. Initié par l'Organisation météorologique mondiale, une agence des Nations unies, le congrès a rassemblé un millier de scientifiques du 16 au 21 août. A l'occasion de cette toute première conférence mondiale sur la météorologie, les spécialistes ont débattu autour du thème: «La météo, quel avenir?». Et ont dressé un tableau plutôt noir des attentes à  avoir du futur sur le plan climatique. Turbulences aériennes accrues, épisodes polaires et caniculaires toujours plus extrêmes, vagues géantes dans les océans... Autant de phénomènes qui devraient gagner en force et en fréquence, en raison du réchauffement climatique, principale préoccupation des scientifiques.

La Sixième Extinction, c'est le livre d'une spécialiste du changement climatique, Elizabeth Kolbert. Mais c'est aussi le début de l'ère tragique que la Terre pourrait connaître. C'est en tout cas l'alarmant constat fait par des chercheurs de la très réputée Stanford University, dans la revue Science. Publiée le 25 juillet, cette étude indique que la planète serait au commencement d'une des séries qui ont déjà  ponctué l'histoire, comme celle de l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années.

Deux études publiées lundi 12 mai le montrent : la fonte des glaciers de l'Antarctique s'accélère inexorablement. La première provient de la revue Geophysical Research Letters. Dans cette étude conduite par des chercheurs du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, les équipes se sont basées sur des mesures satellite des six plus grands glaciers de la région (Pine Island, Thwaites, Haynes, Smith, Pope et Kohler) entre 1992 et 2011.